samedi 27 mars 2010

La rafle

Critique à venir. Décevant. (Critique audio en ligne).

L'arnacoeur ne nous arnaque pas tant que ça ... ***

Critique à venir. Une comédie qui fonctionne dans l'ensemble bien. Moderne et efficace, Duris est employé à la Bebel.
Contrairement à la photo de Vanessa Paradis non actuel, le film ne vous arnaquera pas.

Tout ce qui brille brille ***

Critique à venir. Une comédie rigolote, qui emprunte une recette comique éprouvée, avec une fraicheur intéressante. Avec et co-écrit par G. Nakache, sans machisme !

Chloe: Atom Agoyan en petite forme *

Critique à venir. Critique audio en ligne. Un film décevant loin d'Exotica. Comparable à la Vérité Nue. Remake peu flatteur de Nathalie d'Anne Fontaine.

Bad lieutenant, escale à la nouvelle orléans, un mauvais remake ? *


Critique à venir. Un film décevant dans l'ensemble - n'est pas comparable à Bad Lieutenant de Ferrara - raccourci des producteurs.

Soul kitchen, la cuisine qui fait danser ***

Critique à venir. Une comédie de Fatih Akin, entre Julie en Juillet et de l'autre côté. Plutôt agréable à regarder. Plus encore à écouter. Ours d'or à Berlin peut être exagéré cependant.

Liberté ... contrariée ***

Liberté offre un intérêt majeur, il traite d'un sujet traité mille fois, mais pas traité une seule fois sous cet angle là. On y redécouvre une partie de l'histoire oubliée, avec beaucoup d'authenticité. Comme souvent, Gatlif parvient à nous embarquer dans un univers sympathique, insufflé. Liberté est ambivalent, c'est tout à la fois le choix du nomade de ne pas se laisser enfermer entre quatre murs, mais c'est peut être plus encore ici le non choix des gitans à qui les nazis promettaient, à eux aussi, le regroupement en camps de concentration.
Le film sonne dans l'ensemble très juste et alterne rire et larmes, sourires et attachements, portés par l'interprétation d'un James Thiérrée très convaincant, très amuseur; porté à moindre titre par la rigueur contrastante d'un Marc Lavoine intéressant, quoi que son personnage soit un peu exagéré parfois; il est en tout cas bien plus intéressant ici que dans le coeur des hommes.
Marie Josée Croze complète l'affiche, mais sa partition est assez mineure et neutre, dans un rôle qui ne permet pas forcément de se mettre en avant.
Un film intéressant à découvrir.

Il manque quelques carats à Precious **

Precious s'annonçait de la plus belle veine de la mouvance indépendante, on songeait à ces quelques pépites Sundanciennes ou pas, qui nous ont fait découvrir Jarmush, ont consacré les Coen, ont laissé place à Juno et consors, on imaginait même un instant se replonger dans un brooklin boogie austerien, voire un little Italy façon Spike Lee, du temps où il était avant tout cinéaste. Le best-seller laissait deviner une mise en scène personnelle, l'affiche et les médias une actrice consensuelle. Las, le film déçoit, dans une forme s'approchant bien plus du mélo facile, avec quelques fautes de goût (cet imaginaire de Precious qui la voit princesse lorqu'elle est victime des infamies). Le propos est finalement assez peu personnel; et le pathos est mis sur le devant de la scène, sans grande subtilité (non pas qu'il faille réfléchir sur la misère à tout prix, au point de ne pas la montrer, mais ici l'entre deux - pourquoi ne pas avoir choisi une forme plus radicale ? - sonne gloubiboulga, mac do);
On reprochera donc au final un aspect somme toute superficiel, quoi que l'on doive reconnaître que l'ensemble n'est pas franchement mauvais, et que Mariah Carey par exemple s'en sort bien plus qu'honorablement.

White material âpre et maîtrisé ****

Le futile, l'accessoire de l'homme blanc en Afrique est péjorativement nommé White Material. Le regard porté par les autochtones envers leurs colons est riche d'ambiguïté, entre modèle, envie, jalousie, et rancœur, dégoût, dénigrement. Ce que la colonisation a laissé en Afrique, ce sont des hommes livrés à eux même, mais aussi quelques descendants des colons, qui ne vivent pas sur le même pied d'égalité.

Des hommes organisés, en milices, en villages, mais aussi et surtout des hommes désorganisés, des hommes divisés entre terreur gouvernementale, qui a instauré petit à petit les moyens de son assise et de sa richesse, et radicalisation de la contestation, de la rébellion.

Nous sommes quelque part en Afrique. Où ? Cela n'a pas tant d'importance. Claire Denis a connu le Cameroun, elle connaît le sujet Afrique, et son film déjà en cela est un voyage concret, non une de ces images d'Epinal qui nous fait caricaturer l'Afrique entre splendeur de la brousse et de sa faune, beauté de l'ancestralité, du tribalisme, scénarisation de la violence quotidienne et apitoiement sentimental sur les conditions sanitaires; pour qui dirons-nous, parle d'une Afrique distante qu'il ne connaît pas, ni n'a envie de connaître au fond.

L'Afrique pourtant, c'est aussi ce terrain de jeu fascinant, cet autre monde, qui fascine à ne plus vouloir la quitter; passé à l'autre bout de la nuit, le jour paraît bien fade et bien peu attirant. Quand votre vie entière fut consacrée à, raisonne autour, trouve son sens dans un engagement au quotidien, au plus prêt de la terre, en immersion locale là-bas, ici n'a plus de sens, et même le destin de votre fils ne peut remettre en cause cet enracinement.

Isabelle Huppert incarne cette réalité, si ce n'est mieux que les autres tout du moins excellement, en exploitante cafetière, femme opiniâtre, volontaire, obstinée et battante.



Autour d'elle, tout le monde lâche les armes, tout le monde reconnait, constate que la tournure des évènements condamne les règles en place, condamne un temps révolu, devenu illusions plus encore qu'illusoire. 



Entre pleutrerie et pragmatisme, dans un habit adéquat, Christophe Lambert nous réapparait excellent acteur, étrangement présent et charismatique pour un personnage qui devrait l'être moins. Isaach de Bankolé est lui aussi employé à très juste titre, en résonance entre l'histoire dans le film, et l'histoire du film, en icône. Moins judicieux est cependant le choix de Nicolas Duvauchelle en adolescent tantôt attardé, tantôt psychotique.



Le fonds du décor emprunte aux sujets de prédilection de Claire Denis, sa fascination de la provocation, de l'outrage paraît ici encore, mais elle semble ici parlé vrai, sans exagération; elle fait preuve en effet d'une maturité cinématographique très intéressante, que ce soit dans l'image mais aussi et surtout dans la chronologie choisie. Quand la fin du film vous est dévoilé dés le départ, quel intérêt devrait-on trouver à suivre les faux espoirs, chronologiquement antérieur, qui suivent ?

La réponse est simple, l'intérêt réside dans la complexité, dans l'ambivalence, dans le mystère, et cette impression est de surcroît persistante. Vous ne trouverez nulle réponse évidente, nul pamphlet moralisateur dans ce White Material, aussi âpre que maîtrisé. Très certainement parmi les plus belles réussites de Claire Denis.