vendredi 31 octobre 2008

Le plus bel âge.






Le plus bel âge est-il celui de ses vingts ans. La jeunesse d'Aznavour qui l'emmenait en haut de l'affiche vaut-elle mieux que l'insolence du succès derrière soi que l'on entretient pour se rattacher aux choses de la vie ? Le plus bel âge est-il bien celui-là :






Celui des roseaux sauvages, et de Techineries avec son compère Gael Morel,





Ou bien celui où Melvil était encore tout poupon, sans être monsieur, Herr Man






où l'on en vient à désirer vivre et vivre pour désirer, à s'offrir aux passions tumultueuses



qui nous mènent, nous malmènent, nous égarent et finissent par nous perdre ... L'amour étudiant, la boum façon intellectuelle, khâgne, hypokhâgne, Saint-cyr et ses travers...


Le ton n'est pas ici interrogatif pourtant, on nous le vante, on nous le vend le plus bel âge. Doit-on le croire ?
Didier Haudepin choisit l'ironie en titre de son unique long-métrage, réussi.
Réussi dans son atmosphère, réussi dans ses choix, du casting à l'esthétique, réussi par le message véhiculé; quand l'intelligence présumée se fond de principes d'honneurs, quand l'image de l'étudiante quitte l'insouciance aisée, pour laisser place à la difficulté de choyer l'élitisme, à la difficulté de se trouver soi, de se définir.
Car à vingt ans on ne se définit pas encore suffisamment, nos repères sont en devenir. Puissent-ils justement ne pas s'effondrer dans une inadéquation violente au formattage, dans une volonté de s'affirmer autre, dans la difficulté d'être autre.
L'élitisme jusqu'aux simples dialogues quotidiens fascine, interroge. On en revient toujours à cet intitulé, le plus bel âge, qu'il convient réellement de compléter de sa suite, des ..., ces non dits qui doivent vous inviter à découvrir cette singulière oeuvre.

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