vendredi 27 mars 2009

La vague ... * point break 2


Le cinéma allemand nous évoquait principalement Herzog, Wenders et Fassbinder, après les Lang et autres Murnau, avant de nous apparaître ces dernières années très prolifique en oeuvres de très bonne facture (Good Bye Lenin, La vie des autres, ...). Une vitalité, un esprit critique; une rigueur qu'on lui connaît, et qui appliquée à des thématiques politiques s'avère bien souvent un atout cinématographique. L'envie nous prend de découvrir un nouvel auteur, au détour d'un sujet qui hante et inspire l'allemagne, l'interroge et la solidarise, la culpabilité éduquée, entretenue, le devoir de mémoire et le profil bas.
Nous voici alors entré dans une classe allemande, où les professeurs de sport peuvent enseigner, avec une liberté pédagogique symbole de l'éducation allemande, des sujets tels l'anarchie ou l'autocratie. Le tutoiement est de pair, le gentil professeur jouit d'une popularité auprès de ses élèves qui n'a d'égal que son charisme d'entraineur de water polo; ses idéaux sont irréprochables, il bénéficie du soutien de sa compagne professeur plus classique, et de sa principale, moderne et ouverte aux expériences pédagogiques. Liberté d'enseignement, compétences pédagogiques, charisme supposé. On est loin de "la journée de la jupe", on est plus proche du "cercle des poètes disparus", ou, si l'on devait considérer une carte postale immensémment réductrice, de François Bégeaudeau*. Le thème est interrogeant, intéressant, ambitieux, et on attend beaucoup de cette adaptation d'une histoire vraie, mais aussi d'un roman à succès outre Rhin. La naissance du fascisme, ses origines, ses attraits, la fragilité de la démocratie pourtant établie, démontrée par un professeur hors clous, hors sentiers, sans peur mais avec reproche.
Le film séduit dans sa première approche, on se prend à penser que nous allons vivre une expérience éducative élaborée, riche, critique, fine.
Malheureusement, après 1 heure et demie de leçon, nous retiendrons surtout de ce professeur sa pédagogie purement didactique, son revirement absolument incrédible, la superficialité caricaturale de sa démonstration aidée en cela par une acceptation de la théorie par ceux là même qui la dénoncaient au préalable.
Un propos du cinéaste qui finalement s'avère particulièrement confus, il semble quelque part vouloir quitter la culpabilité qui hante ses contemporains, l'ambiguité règne ... Là où nous pouvions attendre humanisme, raison, esprit critique, questionnement, nous nous désolons de trouver une pensée simplifiée, dogmatique, le professeur n'est pas nécessairement dans la classe, mais peut être bien derrière la caméra, et il semble nous imposer sa vision, pour éteindre notre esprit critique. Ne l'éteignons pas justement, ce film peut séduire peut être, il a quelques qualités, à commencer pas son thème, mais il peut aussi désoler, laisser de marbre, ou même déranger, dans le mauvais sens du terme.


* Au final, la comparaison avec "Entre les murs" est une erreur, celle avec "La journée de la Jupe" (bon film, excellente composition d'Adjani) l'est tout autant, la comparaison avec "le cercle des poètes disparus" semble presque plus logique. En fait, le comparaison qui me vient le plus à l'esprit serait avec "Point break".

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