dimanche 24 mai 2009

Etreintes Brisées **





Dans Etreintes Briséees, Almodovar met en scène un ancien réalisateur aveugle devenu écrivain interprété par luis homar (le père manolo de la mauvaise éducation) , qui a vécu douze ans auparavant une histoire d'amour avec une actrice interprétée par penelope cruz lors du tournage de son film "filles et valises ". D'autres personnages viennent nourrir l'histoire : un vieil homme riche et possessif et son fils maniaque de la vidéo , une directrice de production amie du réalisateur et son fils confident . Al'aide de flash back, Almodovar nous raconte une passion entre deux amants et ses répercussions sur leur entourage .Pour cela , il explore les genres propres au cinéma hollywoodien des années cinquante: le mélodrame , le film noir ...A travers le portrait qu'il brosse tel un peintre des sentiments de penelope cruz , il ressucite les fantomes d'Audrey Heypburn ou encore de marilyn Monroe...comme une réminiscence du cinéma qui l'a nourri.Etreintes Brisées est une déclaration d'amour au cinéma par un des réalisateurs les plus cinéphiles . Almodovar nous convie à plusieurs lectures du film, plusieurs temporalités, plusieurs espaces : un film dans le film . On retrouve la pate du réalisateur adepte des couleurs flamboyantes ce qui est paradoxal pour un film à l'univers sombre. Une esthétique parfois wharolienne. Comme dans la mauvaise éducation , on sent une intériorité qui rend le film moins boulversant que Tout sur ma mere ou Parle avec elle . On peut reconnaitre la vitalité propre aux personnages d'Almodovar, ici on retrouve une présence très forte de la mort chez le couple d'amants lena et matteo . Malgré l'ombre qui plane sur les deux amants , la sensualité n'est pas pour autant absente des plans . Penelope Cruz l 'incarne bien . Elle apporte en plus dans ce film un jeu tout en nuances et distille un trouble chez le spectateur , trouble des sentiments .

Ce film fait figure de classique à l'instar d'autres grands films sur le cinéma comme les ensorcelés de Minnelli ou encore à un moindre degré la nuit américaine de Truffaut.Dans le cinéma d'Almodovar et particulièrement ici rien ne semble offert eu spectateur par hasard . Tout a une source cinéphile . Et Almodovar n'hésite pas à montrer ses sources comme un extrait à la télévision de voyage en italie de Rossellini . Il n'hésite pas non plus à déclarer son amour pour la voix de Jeanne Moreau ou encore à afficher dans la loge de l'actrice penelope une photo de Romy Schneider dans l'important c'est d'aimer de zulawski. Un amour des actrices qu'on retrouve au fil de ses films. Malgré toutes ces références , ces clins d'oeils , Almodovar reste unique dans l'art d'inventer des histoires , d'explorer les sentiments , le désir .On peut dire cependant que son cinéma parait plus léché, plus grave et moins insouciant que ces premiers films .

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