lundi 15 juin 2009

Les beaux gosses

Les beaux gosses est le premier long métrage du dessinateur de BD Riad Sattouf. Il est connu, entre autres, pour avoir dépeint l'univers des adolescents dans sa série La vie secrète des jeunes dans Charlie Hebdo. Dans ce film, il n'y a rien à voir de commun avec les bluettes cinématographiques que sont La boum ou encore LoL . Le réalisateur évite l'écueil de ces films à l'eau de rose pour nous délivrer un univers plus "trash", plus "punk" et surtout avec un véritable regard d'auteur comique .

On suit alors les tribulations d'un jeune collégien pataud Hervé et de son copain Kamel, tronches de cinéma , qui subissent les conséquences de l'âge ingrat: boutonneux. Déboires auprès des filles sont leur lot quotidien. Les spectateurs sont donc en prise directe avec leurs questions sur la sexualité, leurs désirs voués à leur perte jusqu'au jour où Hervé le personnage principal séduit presque malgré lui Aurore une des plus belles filles du collège

Dans ce film , il y a toute une galerie de personnages aussi mémorables les uns que les autres : Hervé le jeune ado pataud qui exprime à la perfection la nonchalance de cet âge, Kamel son meilleur ami à la coupe de cheveux improbable fan de hard rock , on retrouve aussi la belle fille du collège méprisante, le caïd... Riad Sattouf évoque aussi toutes les humiliations qu'on se fait subir à cet âge où l'épanouissement apparaît très compliqué pour certains comme pour le jeune héros. Les échecs que rencontre le héros du film renforcent son pouvoir comique . Le réalisateur prend le contre pied du portrait type gravure de mode que font des ados les séries télés françaises ou américaines. Le titre du film est à cet égard très ironique. Le réalisateur dit qu'il voulait filmer avant tout des tronches et le pari est réussi .

Un univers décalé jusque dans l'attention portée aux petits rôles dont le plus marquant est celui de la mère d'Hervé interprétée par Noémie Lvovsky hilarante en mère maniaco dépressive qui ne cesse de s'immiscer dans la vie privée de son fils. Apparaissent également au générique Emmanuelle Devos en directrice excentrique, Irène Jacob en femme de la bourgeoisie ou encore un clin d'oeil à Marjane Satrapi autre figure de la bande dessinée .

On ne s'ennuie donc pas une seconde et on appréciera en plus le mauvais goût de certaines scènes humoristiques du film la référence au petit Grégory entre autres ou encore le suicide d'un des professeurs . La crudité d'un humour souvent assez noir vaut le déplacement dans un cinéma français souvent enclin à stéréotyper les ados dans un monde rose bonbon en décalage total avec la réalité, leur univers et leurs préoccupations que le réalisateur aborde frontalement et sans pincettes. Riad Sattouf en parlant de l'adolescence prend le parti d'en rire ce qui est sûrement le meilleur moyen de retranscrire avec justesse cette période de notre vie . Allez voir sans hésiter les beaux gosses qui se déroulent en plus dans notre ville à Rennes.

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