samedi 12 juin 2010

Biutiful ** à trop en dire on en dit moins

Inaritu a cette particularité que chacun de ses nouveaux films est moins bon que son précédent. Biutiful démarre déjà avec un handicap pour nous francophones, pourquoi devrions nous apprécier que la racine originelle du mot beautiful soit ainsi escamoté pour laisser place à une sonorité bien plus anglaise. Beau est plus agréable à l'oreille que biou me semble-t-il.
L'effet, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit, n'est pas complètement maîtrisé. Il en est ainsi de tout le film "Biutiful" qui, s'il n'avait pas cherché à tout prix à rajouter du pathos au pathos, aurait pu laisser place à un portait sensible, ou à un propos militant. Nous avons surtout vu des effets, et étrangement ces derniers produisent parfois les effets inverses que leurs intentions initiales: là où on devrait pleurer ou s'émerveiller on se blase. Javier Bardem a obtenu le prix d'interprétation, et pourtant sa composition n'a rien d'exceptionnelle, il incarne juste une sorte de robin des bois aux abois. Il serait exagéré de dire que "Biutiful" est un mauvais film, mais en tout cas, il est décevant de la part d'Inaritu dont on sait qu'il a à ses débuts apporté un souffle, certainement pas de fraîcheur, mais en tout cas dans la façon de raconter un évènement, dont on a pensé qu'il proposait une nouvelle modernité, et dont on constate que son inspiration ne se renouvelle pas.

Aucun commentaire: