jeudi 13 novembre 2008

La très très grande entrepise

L'époque veut que les corporate soient des sujets d'auteur. Après la funèbre "Question Humaine", qui nous comparait le monde de l'entreprise d'aujourd'hui à celui d'une époque à oublier, quand les dirigeants d'aujourd'hui sont les tortionnaires d'hier, les déportateurs, voici donc la très très grande entreprise, que d'aucuns comparerait à son prédecesseur, la petite entreprise de Pierre Jolivet. Oui, nous sommes ici sur un format gigantesque, où les moyens sont de mise, où les enjeux nous dépassent, où la question humaine n'est véritablement pas au centre des intérêts entrepreneuriaux, non, elle est au centre de cette comédie, dont je vous avoue dés à présent qu'elle s'avère agréable dans son ensemble, dans ses moments légers principalement.


Une association de bienfaiteurs se forment; voilà donc Roschdy Zem, Jean-Paul Rouve, Marie Gilain et le moins célèbre, Adrien Jolivet - dont le nom nous rappelle celui de son papa réalisateur, ou de son oncle Marc, comique sous échafaudage si je me souviens bien de l'un de ses premiers sketchs... - embarqué dans une bien belle cause, qui n'aurait pas déplu à Dom Diego de la Vega, Arsène Lupin ou encore un Joss Beaumont (Belmondo en grand professionnel) s'ils étaient contemporains ...
Car les causes ont changé; les méchants de nos jours s'attaquent à la planète, et la rapacité est de mise si l'on veut grimper dans la société ... la Société Naterris pour être plus juste ... La consonnance avec l'actuellement sinistrée Natexis serait purement fortuite ?

Dallas, ton univers impitoyable des années 80 nous hante encore.

Les associations improbables sont faites pour nous faire sourire, que ce soient trois hommes entourés d'un couffin, de deux grands blonds au physique opposé, (Veber lui même s'est intéressé à quelques reprises au sujet entrerprise ...), ou à l'italienne le blondinet malicieux et le gros barbu bourru ...

Ici prenez un cuisinier, une femme de ménage, un agent de sécurité (Roschdy Zem s'y abonne de plus en plus ces derniers temps !); et puis un petit génie de l'informatique; en tout cas, ce sont les identités nécessaires pour pénétrer l'entreprise. Un homosexuel, un très sexuel, une très sexy, et un funny; voilà la fine équipe constituée pour un défi à la James Bond, sans les artifices.



Parlons réalisme trente secondes, pour dire que le sérieux est de mise, les détails informatiques sont, pour une fois, proches de ce qui se fait dans les laboratoires scientifiques, la peinture entrepreneuriale n'est pas si loin de la réalité ... les méchants managers ne s'y reconnaîtront pas mais bon, force est de constater quand même que l'entreprise n'est le lieu des bons sentiments que dans l'image de marque, dans la communication ...


Réaliste donc, hormis quelques exagérations ou raccourcis, ces derniers permettant de servir le scénario (tant qu'à faire autant que cela se passe comme imprévu, mais avec tout de même un happy continuing ...)


Marie Gilain retrouve ici un rôle assez fort, que je comparerais avec celui qu'elle tenait dans l'appât ... En somme, elle campe une fille prête à faire des trucs de mecs, et franchement, elle est ainsi plus crédible que quand son père est un héros. Oui, côté jeu, je retiens surtout la performance de la belle, qui m'a agréablement surpris.
Les acteurs servent un scénario ficelé et qui se déficelle; un sujet qui donne lieu à quelques jolis éclats d'humour malgré quelques lourdeurs aisées, sur un registre "Sex in the city".
Moderne, moderne. Produit assurément. Une grande entreprise.

Plaisant en tout cas dans l'ensemble, en particulier dans son ambiance smoothy, cosy, que le jazz lancinant de Manu Katché sert parfaitement.

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