samedi 23 janvier 2010

Gainsbourg (vie héroïque) de Joan Sfar... plutôt pour ! **



Gainsbourg vu par Joann Sfar, du jeune Lucien Ginsburg des années 40 jusqu'au compositeur et chanteur célébré dans le monde entier...



Ce film est autant un film parlant de Gainsbourg que de Joann Sfar, dont la présence claque à chaque image par le biais du dessin animé, des animations 3 D, des marionnettes, des dessins ou des toiles de L.Ginsburg peintes (ou plutôt dessinées) par Joann Sfar himself...

Le bédéaste désormais cinéaste fusionne, de son propre aveu, le peintre Pascin dont il a mis en en scène la vie en BD ou Romain Gary au beau Serge. Le "vrai" Gainsbourg passe donc au second plan. Il n'est qu'un sujet, un prétexte.




La première partie du film, celle qui s'attaque à la vie méconnue de Lucien G; ou du jeune Gainsbourg, fontionne parfaitement : un films onirique, un BD animée, qui mêle les obsession de Sfar -la judaïsme, les femmes, un humour particulier à une vie mensongère de Gainsbourg -ou comment Gainsbourg réarrangeait sa vie au gré de son esthétisme et d'un imaginaire fort.

Dès lors que le film s'attaque à la partie "connue" de Gainsbourg, les escapades dans l'onirisme fonctionne moins bien? Sfar se fait maladroit, mélange honteusement les époques. Le Gainsbourg ayant eu sa crise cardiaque dans les années 70 n'étaient nullement en uniforme de Gainsbarre, pas plus qu'il n'est monté sur scène à l'époque de l'album Rock around the Bunker, ni qu'il ait rencontré Bambou à la sortie de Love on the beat (1984) ou... des Guignols (1990). La deuxième époque du film expose des éposodes médiatisées : l'enregistrement du premier album reggae (sa période musicale la moins bonne) , le scandale à la sortie de La Marseillaise reggae. Le film se fait dès lors beaucoup moins intéressant, voire ennuyeux et bâcle. Sfar a contre lui les images peuplant l'inconscient collectif français voire international : les apparitions mythiques du couple formé avec Birkin puis Bambou, l'épisode de sa confrontation avec les paramilitaire français devant qui il a chanté la Marseillaise version classique... Image qui se superposent à celles de Sfar, le plus souvent à son détriment.

Sfar, débutant au cinéma, mais superstar de la BD, expédie son sujet et l'on sent qu'il a été peu remis en question dans ses choix artistiques. Il a tout de même pour gloire de faire exister, dans un premier temps, un Gainsbourg pascinïsé, de réussiter de beaux morts -parfois encore en vie, parfois fictifs- ou de rendre hommage à des figures éludées par Gainsbourg lui-même : la maman de Lucien, sortie tout droit d'un tableau de Klimnt, la Muse-modèle du petit Lucien, Elisabeth Levinsky (première épouse), Françoise-Antoinette Pancrazzi (deuxième épouse), et par ce biais leurs enfants Paul et Natacha...



Car ce film aurait pu s'appeler Gainsourg et les femmes, de par le défilé impressionnant de tout les types de beauté qui côtoient le personnage : de la ronde pulpeuse très sfarienne (le Modèle, Elisabeth, la coiffeuse) à la beauté froide à la Grace Kelly (Françoise) ; de l'icône de beauté mondiale (BB) à l'archétype Birkienne(touchante Lucy Gordon) ou Bambouien (étonnante Mylène Jampanoï) beauté fragile, frêle, émouvante en passant par la fausse lolita (Sarah Forestier en France Gall) à la vraie femme fatale ensocelante (Anna Mouglalis en Juliette Greco)...

Casta est l'une des incarnation les plus marquantes, en ceci qu'elle relève le défi (avec succès) d'incarner Bardot, jamais tant abordé de font au cinéma depuis la retraite précoce du sex symbol. Casta a été dirigée par BB elle-même qui lui prodigua force conseils et précisions, et cela se sent, et cela se voit : on y croit, presque autant que lorsque qu'on voit Eric Elmosnino de profil : pour peu, on croirait voir les vrais devant nous.



En somme un film dont les images imprégnent les rétines et la mémoire, mais choit en plein milieu, déçoit aussi : et pour cause, il était trop attendu

Aucun commentaire: