dimanche 3 janvier 2010

Tetro... beau ! ****

F..F. Coppola avait presque disparu de notre conscient, après avoir marqué l'histoire du cinéma avec ces pièces de maître, les plus connues, que sont Apocalipse now, et la série des Parrains.
Les années 2000 ne furent pas les siennes -la succession étant par ailleurs bien assurée par sa fille. A croire qu'il attendait l'orée -l'aube?- de la deux cent unième décennie pour rappeler de quel cinéma il se déclare, de quelles inspirations lyriques il était capable.
Le Parrain est de retour serait-on tenté de dire, avec une coloration cette fois-ci très indépendante, novatrice même. Les flashback colorés répondent par merveille au léché du noir et blanc narratif, l'effet peut sembler tout à la fois simple, étrange; il est en fait symbolique de la réussite du film, qui convie différents arts, différentes intrigues, différentes lumières, différents plans, le tout dans une musique littéraire orchestrée de baguettes de maître.
Coppola sait de plus ici séduire un public moins testostéroné, si les thèmes de parricide, de référence au père, de trahison, de lutte d'influence, la rivalité ne nous sont pas étrangers dans sa filmographie, ici la relation à trois entre les personnages, tous excellemment interprétés - Vincent Gallo, Alden Ehrenreich, Maribel Verdu -, passionne très rapidement, le mystère plane, les mises en abîmes se succèdent les unes aux autres, nous sommes conviés à un voyage artistique, de l'opérette au théâtre de cabaret, du concert à la littérature; les destins se croisent et se rencontrent.






Cinéma américain peut être, à l'inspiration indépendante, à la coloration européenne.
L'ambiance nous questionne, nous émeut aussi, en quelques mots, ce film présente un charisme singulier.
Une véritable réussite, à laquelle les effets spéciaux, qui sont nombreux, contribuent dans une orientation rare; à la surenchère et à la démonstration, Coppola préfère la finesse, l'invention onirique, le tout en grande discrétion. Le seul bémol que l'on pourrait émettre serait le trop plein scénaristique, mais est-ce un mal ?
Pourquoi ce film n'a-t-il pas trouvé sa place dans la sélection officielle de Cannes ? Pas suffisamment austère peut être ... Dommage, quelques récompenses se sont sans doutes perdues.



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