dimanche 1 février 2009

Lui a t on pardonné ? Lui pardonnera-ton ?


Visiblement oui, car les producteurs lui ont donné une deuxième chance. La famille peut être un peu moins, les névroses exposées étaient quelque peu impudiques, et la vision pas forcément partagée. Oui mais c'est du cinéma vous répondra-t-elle !

Changeons de famille, alors, quittons la petite famille pour la grande, celle du cinéma, et des actrices, et dansons ensemble, le temps de quelques chansons bollywoodiées, sur des airs de Nina Morato que l'on avait pu laissée à "Maman, Maman" dans les 90, à Biolay que l'on avait apprécié en barman plus qu'en fils spirituel de Gainsbourg (Stella), à Mister Starr, Didier Morville lui même, que l'on apprécie ici en papa poule responsable, au phrasé surprenant, sympathique, dans un contre-emploi affiché vis à vis du gansta dealer, image plus souvent véhiculée dans les milieux ronronnants.

Nous sommes conviés cette fois-ci, non plus à une grande messe, à un grand débalage public, à un festen glacé et accusateur, pour lequel Maiwenn (Le Besco) s'excusait dans le titre même, [Pardonnez-moi son premier film] mais à un grand bal des névroses des actrices.

Transposition de celles de Maiwenn sur la profession toute entière, psycho-thérapie en progression dirons les plus mauvaises langues médicales, acidité cruelle, dirons les spectateurs moins distanciés de cette galerie de portraits féminins, aiguisés, railleurs, tendres parfois cependant. Le parti-pris est d'en rire, jaune plutôt. Le vrai doit se camoufler dans le faux, le faux doit adoucir le vrai, et réciproquement.

Alors, le bal commence avec Karine Viard, qui nous apparaît remplaçante, en star aux ambitions internationales, convie Muriel Robin à s'engueuler comme du poisson pourri avec Jacques Weber, Marina Fois à se prendre une veste dont elle ne décolère pas, Charlotte Rampling à se demander ce qu'elle fait dans le film, histoire vraie, si ce n'est à confronter la vision noble, apaisée à la rage des textes et de la musique de Joey Starr, Romane Bohringer à vanter les vertus de produits commerciaux, correctement rémunéré cependant pour une prestation ordinairement dévolue à une "has-been". Le bal vous invitera aussi furtivement en Inde auprès de Mélanie Doutey, vous rappelera au souvenir de Christine Boisson, en prof de théâtre "classique" en proie aux critiques d'une Karol Rocher (Stella) enragée, qui casse la distance, brise la glace des vanités de la profession, évertuée à rendre intelligible, à théoriser à outrance, à se prendre la tête, à en friser le ridicule pour qui ne souhaite cautionner cette fuite gargarisante qui se joue des critiques esthètes. Le bal vous rappelera le César de Linh Dan Pham, vous surprendra de la passion pour le jardinage de Julie Depardieu, comprendra Jeanne Balibar ou encore vous évoquera la filmographie monumentale d'Estelle Lefébure.

Le bal convie des actrices débutantes, en pleine gloire, has-been, en devenir, bien rangées, oubliées. L'entreprise rappelle bien évidemment celle de Bertrand Blier, et ses acteurs.

Mise en abîme permanente, la caméra filme Maiwen en train de filmer des actrices filmées par la caméra de Bertrand Blier. Cette scène et les autres, montées, constituent "le bal des actrices".

A en faire pleurer plus d'une actrice.

Si la place qui leur est réservée est assez congrue, les acteurs sont intéressants, à commencer par Joey Star, dont les capacités comiques transpirent, à en tenir le film. Yvan Attal, Jacques Weber, Pascal Gregorry complètent le casting achalandé.

Le film ne s'avère pas aussi dérangeant que "pardonnez-moi", fait sourire dans l'ensemble, ne semble pas indispensable, n'interroge ni ne séduit plus que cela à première vue, mais cependant, si l'on vient à y réfléchir avec recul, un effet étrange peut se produire qui vous pousse à finalement conseiller ce film sans réserve, même à celles (et peut être plus encore) que l'affiche aura choqué, public visé, au sens propre, très certainement.

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