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Il y a 15 ans
Magazine quotidien de cinéma. Critiques, humeur et humour ! Diffusé sur RCF Alpha le samedi matin à 11h45.


Dans le Ruban Blanc, Michael Haneke nous transporte en 1913 en Allemagne du nord dans un village protestant à la veille de la première guerre mondiale. Des évenements étranges sont survenus dans ce village. Un narrateur âgé, l'instituteur du village, nous raconte cette histoire qui s'est déroulée dans sa jeunesse pour lui apporter un nouvel éclairage. En effet plusieurs évenements restent inexpliqués : un médecin accidenté, le fils du baron malmené et un enfant trisomique dont on a tenté de crever les yeux ...
On peut noter la prestation remarquable des enfants. La signification du titre du film est assez simple. Le ruban Blanc est le ruban que le pasteur noue aux bras de ses enfants pour les purifier. Là encore l'idée du mal est récurrente dans les films d'Haneke. Sauf que, dans ce film, on ne soigne pas le mal mais on l'entretient ou on l'invente. On peut voir à ce titre une critique du protestantisme dans ce qu'il a d'extrême et de systématique.
500 jours ensemble est le premier long métrage de Marc Webb. Cet ancien réalisateur de clips (pour les groupes Maroon 5 ou Evanescence entre autres) est passé à la réalisation de films. Il met en scène Tom un jeune publicitaire qui va avoir un coup de foudre pour Summer la secrétaire de son patron. Nous sommes donc en présence d'une comédie romantique qui refuse de tomber dans la mièvrerie ou la banalité par le choix d'une mise en scène ludique et pleine de surprises. Pendant 500 jours nous voyageons dans la mémoire de Tom qui repasse les différentes étapes de sa relation avec Summer : de la première rencontre à la rupture. Tom est un idéaliste de l'amour tandis que Summer ne croit pas au grand amour. De cette divergence naitront les premières difficultés de leur relation. Comme le dit la voix off du film : "ce n'est pas une histoire d'amour mais un film qui parle d'amour".



Au voleur marque une des dernières apparitions de guillaume Depardieu à l'écran . Dans ce film , on le retrouve dans la peau d'un voleur qui va rencontrer une jeune professeur d'allemand incarnée par florence Loiret-caille .ils vont se plaire mais très vite , la vie hors la loi de Depardieu va les contraindre à prendre la fuite .C'est le début alors d'une cavale amoureuse dans une forêt près des bords de Seine .Le fim va prendre un ton naturaliste . On sort du décor initial , d'une ville de banlieue d'Ille de France pour s'immerger dans la nature .Les deux amants quittent alors le monde social pour s'aimer en toute liberté .D'ailleurs ils se savent traqués par la police .Mais cette menace ne les empêche pas de vivre au jour le jour . L'histoire pourrait avoir des allures de film policier mais la réalisatrice se concentre surtout à filmer un couple qui doit vivre dans un environnement étranger .Une réelle complicité s'opère entre les deux comédiens qui incarnent des personnages sensibles et attachants .Attachant est le qualificatif qui convient bien au rôle de Depardieu :personnage à la fois vulnérable très crédible en marginal à l'humanité décelable dans le regard , dans son attention portée à la vie . On avait déja vu Depardieu dans Versailles jouant le rôle d'un sdf prenant sous son aile un petit garçon . Guillaume Depardieu incarnait à la perfection les personnages en marge , à hauteur d'homme qui savait jouer avec leurs failles tout en conférant à ses personnages une véritable force .Depardieu avait comme son père une gueule de cinéma mais il avait surtout une beauté étrange et l'âme d'un poête .

Il ne reste guère que Manoel De Oliveira. Nos autres grands maîtres, défenseurs du cinéma intellectualisé, quasi centenaires, ont disparu l'année dernière, presque l'un après l'autre (Antonioni, Bergman). Monsieur Oliveira nous livre régulièrement sa réflexion de l'année, et questionne la culture. Cette fois-ci, il s'arrête sur une réflexion de Pessoa, le temps d'une nouvelle adaptée, pour mettre en illustration cette pensée: "Tout le mal du monde vient de ce que nous nous intéressons aux autres". Et la forme mérite commentaires ! Nous sommes premièrement très surpris de l'aspect narratif, qui nous rappelle un peu Bergman; nous spectateurs, en même temps qu'une dame dans le bus, sommes invités à entendre les malheurs qui sont arrivés à un jeune amoureux. Etrange intemporalité de ce film, pourtant sans référence chronologique marquée, mais les comportements rigides, presques risibles, sonnent désuets. Parfois, on pense à Dom Quichotte. La forme, c'est surtout celle d'une bluette que se permet le maître, on pense encore à "l'anglaise et le Duc" de Rohmer, autre spécialiste du désuet, en plus accessible cependant. Sans musique qui plus est. Ici la forme est volontairement courte, seulement une heure, un petit film de chambre pour un compositeur habitué aux symphonies, une nouvelle pour un écrivain goncourisé. Une petite fable, étrange et légèrement subtile, qui prend le temps d'exposer quelques vers de Pessoa, autre référence obligatoire de la culture lisutanienne, mais surtout une fable farce, clin d'oeil, ironique. Quelle charmante façon de filmer une embrassade ! Les visages, pourtant mis en valeur dans de nombreux portraits arrêtés, sont ici oubliés, pour laisser place à un jeu de pied évocateur. Ellipse charmante.
Who's that knocking at my door est le premier long métrage de Scorcese. Tourné en noir et blanc , le film date de 1969. Il pose déjà les bases de son cinéma à venir. Il affirme ses sujets de prédilection en mettant en scène Jr , interprété par un Harvey Keitel débutant: un héros tiraillé entre ses principes religieux et son désir sexuel. La religion donc mais aussi le rôle de la bande son qui tient une place prédominante dans son oeuvre. Ici nous sommes face à une bande de petites frappes adeptes des soirées arrosées et des bagarres, à l'image du plan séquence d'introduction, auxquelles participe Jr. Scorcese filme également une histoire d'amour tourmentée comme dans tous ces films. La femme convoitée par Jr doit incarner une certaine pureté au sens religieux du terme et le problème c'est que la femme en question apprend à Jr qu'elle a été violée. L'amour auquel semblait être voué les deux personnages semble être contrarié. C'est souvent le tourment qui emporte les personnages des films de Scorcese.
Les beaux gosses est le premier long métrage du dessinateur de BD Riad Sattouf. Il est connu, entre autres, pour avoir dépeint l'univers des adolescents dans sa série La vie secrète des jeunes dans Charlie Hebdo. Dans ce film, il n'y a rien à voir de commun avec les bluettes cinématographiques que sont La boum ou encore LoL . Le réalisateur évite l'écueil de ces films à l'eau de rose pour nous délivrer un univers plus "trash", plus "punk" et surtout avec un véritable regard d'auteur comique .
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